Titre : Le cirque des rêves
Titre Original : The Night Circus
Auteur : Erin Morgenstern
Genre : Fantastique, Littérature Jeunesse, Romance
Editeur : Flammarion
Traduction : Sabine Porte
Année d’édition : 2012 en France
Nombre de pages : 502
Résumé : « Le cirque arrive sans crier gare. Aucune annonce ne précède sa venue, aucune affiche sur les réverbères, aucune publicité dans les journaux. Il est simplement là, alors qu’hier il ne l’était pas. »
Sous les chapiteaux rayés de noir et de blanc, c’est une expérience unique, une fête pour les sens où chaque visiteur peut se perdre avec délice dans un dédale de nuages, flâner dans un luxuriant jardin de glace, s’émerveiller de la souplesse de la contorsionniste au tatouage et se laisser enivrer par les effluves de caramel et de cannelle qui flottent dans l’air. Bienvenue au Cirque des Rêves.
Cependant, derrière la fumée et les miroirs, la compétition fait rage. Deux jeunes illusionnistes, Celia et Marco, s’affrontent, rivalisant d’audace et d’imagination, dans une sorte de combat magique, pour lequel ils sont entraînés depuis l’enfance par leurs étranges et lunatiques professeurs. Mais chacun ignore qu’il risque ainsi sa vie… Or, Celia et Marco s’aiment, et la compétition devient alors une merveilleuse collaboration. Sans connaître l’issue fatale du jeu, ils cèdent à leurs sentiments. Leur amour profond, passionné et envoûtant va ébranler tout leur univers et la vie de tous ceux qui les entourent…
Commentaire : Qu’on ait aimé ou non le livre, je pense qu’il y a bien un fait sur lequel tout le monde sera d’accord : quelle que soit l’édition, Le cirque des rêves est un magnifique livre-objet. Les illustrations, parfois la tranche des pages colorée en rouge ou un découpage en forme de manège dans la couverture… Wouah. Il donne tout de suite envie de trôner fièrement sur une des étagères de votre précieuse bibliothèque. J’ai choisi sa lecture d’ailleurs principalement pour la couverture que je trouvais enchanteresse, ensuite pour son résumé qui m’a intriguée. Et puis je suis toujours partante pour une romance fantastique, donc j’étais très enthousiaste dès le début.
Et au commencement, mon enthousiasme n’a pas été trahi. J’ai beaucoup apprécié dès le départ du roman son côté énigmatique, la mise en place du défi et le conditionnement des deux enfants qui s’affronteront une fois adulte… Quant à la mise en place du cirque et la façon dont il a vu le jour, je l’ai trouvé tout bonnement fascinant.
Le roman n’est pas avare en description, mais elles sont toutes réussies. Le roman est à l’image de sa somptueuse couverture : esthétique et très graphique. L’ambiance onirique et mystérieuse du cirque est parfaitement retranscrite, j’ai véritablement été hypnotisée par son atmosphère et la fascination du public pour ce cirque n’en est que plus crédible. Les descriptions sont si fines que j’arrivais presque à sentir les popcorns au caramel et toutes les autres douceurs vendues aux différents stands. Les numéros d’illusions de Célia sont enchanteurs, l’horloge mécanique du cirque fantastique (je rêve d’en avoir une comme ça chez moi !). Et les deux participants qui commencent à se côtoyer sans le savoir, l’attraction irrésistible qu’ils ressentent l’un pour l’autre… Les rouages se mettent en place petit à petit, avec mystère et poésie.
Vraiment, pour toute la première partie du livre que j’ai dévorée, c’est un sans faute.
Mais après… Le soufflé est retombé à plat.
Première chose, le livre est composé de chapitres courts et voyage dans le temps. Les dates ne se suivent pas, il faut donc être particulièrement attentif pour savoir à quel moment a eu lieu quel incident pour réussir à refaire la chronologie. Et après 300 pages, j’ai fini par faire des allers-retours pour vérifier les dates, réfléchir à quand il s’était passé quoi, et ça a gêné mon immersion dans l’histoire. Concrètement, même si on se perd dans les dates, ça n’empêche pas de comprendre l’intrigue… Mais ce désordre ne lui apporte strictement rien non plus. C’est perturber le lecteur pour pas grand chose selon moi.
Aussi, si les descriptions sont réussies, les dialogues reposent beaucoup sur les non-dits et les mystères. Or, pour mettre en place une histoire, ça ne me dérange pas, mais sur un livre de 500 pages… Ça m’a lassée.
On finit par avoir l’impression de ne pas avancer, et l’envie de savoir la suite se fane petit à petit.
Enfin, l’alchimie entre Célia et Marc est très bien décrite, on ressent cette passion qui les dévore… Et pourtant, les scènes ensemble sont relativement rares. Résultat, on a du mal à s’attacher à leur couple, et on a l’impression que rien n’avance.
J’ai fini par décrocher du livre et faire une pause de quelques mois, car je m’étais désintéressée et ne ressentais plus aucune curiosité. À force de ne donner que peu de réponses et d’avancer dans un brouillard épais sans créer de véritables liens entre les personnages, il devient difficile de rester tout autant assidu qu’avant.
Mais je n’arrivais pas à commencer une autre lecture sachant que je n’avais pas terminé celle-là qui me pesait sur la conscience. J’ai fini par donner un coup de collier pour aller au bout… Et la magie n’a pas repris. Si l’histoire trouve tout de même une conclusion, elle reste aussi mystérieuse et flottante que le reste et ne m’a pas transportée.
Au final, j’ai été assez déçue par ce livre. Il avait tous les ingrédients pour me plaire, et pourtant, le cirque n’a pas su me garder dans son enceinte jusqu’à la fin. Si j’ai aimé le concept, je m’en suis lassée en cours de route car les idées n’ont pas toujours été assez bien exploitées à mon goût. Tout est resté trop flou pour moi, j’aurais aimé plus de consistance pour pouvoir m’accrocher à l’histoire ou aux personnages.
Si le livre a beaucoup plu au public en général, c’est un ressenti en demi-teinte pour moi.
Extraits :
– Comment se fait-il que vous ne m’ayez pas demandé comment je réalisais mes tours ? lui demande Célia, certaine que ce n’est pas de la simple politesse de sa part.
Friedrick réfléchit longuement à la question avant de répondre.
– Parce que je ne souhaite pas le savoir. Je préfère que l’on ne m’éclaire pas pour mieux apprécier l’obscurité.
La différence entre adversaire et partenaire n’est qu’une question de point de vue. Il suffit de s’écarter légèrement pour que la même personne devienne l’un ou l’autre, les deux, ou encore tout autre chose. Difficile de savoir quel est son vrai visage.
Je m’en veux de ne jamais l’avoir fini, mais d’un autre côté, quand je te lis, je n’ai pas tant de regrets que cela, finalement. C’est con parce que j’adorais l’univers du livre, mais, oui, c’est plus l’intrigue qui pêchait ? J’aimais mieux le contexte que ce qui s’y passait… (ou ne s’y passait pas)