Titre : #JeSuisLà
Ecrit par : Eric Lartigau
Casting principal : Alain Chabat, Doona Bae, Blanche Gardin
Genre : Comédie, Romance
Date de sortie en salle : 5 février 2020
Durée : 1h38
Présentation Allo Ciné : Stéphane mène une vie paisible au Pays Basque entre ses deux fils, aujourd’hui adultes, son ex-femme et son métier de chef cuisinier. Le petit frisson dont chacun rêve, il le trouve sur les réseaux sociaux où il échange au quotidien avec Soo, une jeune sud-coréenne. Sur un coup de tête, il décide de s’envoler pour la Corée dans l’espoir de la rencontrer. Dès son arrivée à l’aéroport de Séoul, un nouveau monde s’ouvre à lui…
Commentaire : J’ai un avis vraiment très mitigé pour ce film, et si je devais commencer par la conclusion, je dirais que je ne sais pas si je l’ai aimé ou si j’ai été très déçue. Un peu des deux, j’imagine.
Le problème étant que j’ai eu un avis biaisé dès le départ puisque je m’attendais à quelque chose de très précis de ce film, je l’avais imaginé d’une certaine façon… Et il ne répondait absolument pas à l’idée que je m’en était faite.
J’ai été très emballée par la bande annonce. Un sacré casting : Alain Chabat et Blanche Gardin que j’adore, Doona Bae (heureuse surprise de retrouver Sun de la série Sense8)… C’est du lourd ! Et puis le film est classé dans la catégorie comédie, alors vu l’acteur principal, je m’attendais à des dialogues piquants et décalés, finement écrits avec de belles punchline qu’on aurait plaisir à ressortir… Et non. On peut sourire quelques fois, mais le film n’a clairement pas la prétention de vouloir vous faire les abdominaux à force de fous rire.
Après ce n’est pas vraiment ça qui m’a dérangé. Ce qui m’a dérangé c’est… Peut-être la lenteur et les silences de ce film. Le personnage de Stéphane est très secret. Il semble en pleine crise d’identité et intériorise beaucoup. Il ne répond pas vraiment aux questions qu’on lui pose, il sourit bêtement en restant énigmatique.
Il est pris au piège d’un type de vie qui ne lui convient pas, et enfermé dans ce carcan, il n’arrive plus à communiquer avec son entourage. Ses fils ou ses collègues, personne ne semble le voir réellement tel qu’il est.
Mais quand on s’intéresse à lui et qu’on le questionne, Stéphane est évasif. Il reste le nez collé sur son téléphone pour continuer à découvrir Soo, cette sud-coréenne avec qui il discute via Instagram depuis quelques temps.
On a donc de nombreux passages où on doit lire les conversations qu’il a avec la jeune femme. Or… J’ai trouvé qu’il n’y avait pas d’alchimie. Les conversations sont un peu plates, et j’ai eu l’impression que Stéphane s’emballait un peu pour rien, voire qu’il faisait un peu le forceur à toujours vouloir appeler en face caméra.
Finalement, sur une phrase de Soo où elle laisse entendre qu’elle aurait aimé voir les voir cerisiers en fleurs en sa compagnie, il décide sur un coup de tête de débarquer en Corée la retrouver… En ne la prévenant qu’une fois dans l’avion.
Si l’alchimie et la complicité avaient été fortes pendant l’échange de messages entre les protagonistes j’aurais pu trouver ça romantique, mais comme je trouvais déjà que le personnage s’emballait tout seul, je l’ai trouvé encore plus dérangeant.
Je ne veux pas spoiler la suite donc je ne rentrerai pas dans le détail, mais j’ai trouvé l’arrivée de Stéphane en Corée du Sud et son comportement sur place – notamment à l’aéroport d’Incheon – complètement invraisemblable… Parfois amusant, mais la plupart du temps agaçant.
D’autant que même sur place, Stéphane ne lâche pas son téléphone et passe sa vie à alimenter son compte instagram à coup de hashtags et de selfies… Un peu lassant.
Au final, c’est l’histoire un peu touchante – parfois agaçante – d’un homme perdu dans sa vie, à la recherche d’une nouvelle vie et de frissons, et qui finit par se trouver lui-même dans ce pays si différent où il ne parle pas un mot.
J’aurais pu beaucoup aimer ce film s’il n’y avait pas eu toutes ces longueurs, si le personnage principal n’avait pas été plus irritant que touchant, si j’avais trouvé la relation entre Stéphane et Soo plus crédible (relation qui au final n’apporte strictement rien au film), si on ne nous avait pas fait bouffer tous ces non-dits et ces non-actions sous couvert de poésie.
Je suis vraiment partagée car les thèmes abordés tels que comment surpasser les barrières de la différence de culture et de langage, le courage de sortir de sa zone de confort, le passage pas évident d’une relation virtuelle – forcément un peu fantasmée – à quelque chose de réel, m’ont beaucoup parlé.
Et en même temps il ne se passe rien, on attend, on passe d’une scène improbable à une autre, on attend à nouveau… Et finalement pas grand chose. Si, Stéphane semble être un homme changé et nouveau, mieux dans ses bottes. Mais quand même, j’ai pensé “tout ça pour ça…”.
Je m’attendais vraiment à un film feel good et touchant avec quelques éclats de rire, et finalement j’en suis ressortie perplexe.
De belles images, une ou deux scènes émouvantes, mais un sentiment de raté à la fin du film. J’ai l’impression d’avoir vu un mélange hasardeux et brouillon de Lost in translation et Le terminal. Sans parler de Blanche Gardin, un peu gâchée avec cet accent basque pas très convaincant, elle ressemble à une caricature.
En résumé, y’a du bon, mais du beaucoup moins bon aussi. Je suis quand même contente de l’avoir vu, mais je ne chercherai sûrement pas à le voir une seconde fois.
Bande Annonce :